La « grande affaire » des élus, à l’heure où nous écrivons ces lignes, est la question du regroupement des intercommunalités provoqué par le législateur et par le Préfet. Malheureusement, ce sujet reste une affaire d’élus qui n’est pas suffisamment soumise au jugement du citoyen.
De nombreux sujets sont aujourd’hui l’affaire des communautés de communes et les élus municipaux « de base » n’y peuvent souvent pas grand chose. Très concrètement à Lamballe, les sujets qui défrayent la chronique comme le Distribus ou la collecte des ordures ménagères, sont des compétences intercommunales.
Aujourd’hui, notre département compte 40 communautés de communes ou d’agglomération. Ces structures intercommunales ont des histoires, des compétences et des gouvernances différentes. Elles ont aussi des tailles différentes allant de 3 000 à 110 000 habitants. Lamballe Communauté fait partie des intercommunalités plutôt anciennes, plutôt importantes (près de 28 000 habitants), à compétences larges, à fiscalité propre et très intégrée, notamment depuis la mutualisation des services entre la Ville de Lamballe et la Communauté.
Quel est l’enjeu du regroupement qu’on nous propose ? il est triple :
- prendre en compte la réalité des bassins de vie plus que les affinités des élus. Les vraies questions qui se posent pour le citoyen sont : où va-t-on faire ses courses ? Où accède-t-on aux services de santé ? où les jeunes vont-ils au Lycée ?
- faire des économies d’échelle en ne multipliant pas les services identiques ou les équipements similaires dans un même bassin de vie. L’argent du contribuable est une denrée précieuse qu’il ne faut pas gaspiller.
- renforcer l’efficacité des services et des équipements à l’échelle d’un territoire cohérent. Savoir se projeter ensemble vers l’avenir et relever les nouveaux défis en tenant compte de nos budgets contraints.
La logique de territoire voudrait que Lamballe communauté s’élargisse à la taille du Penthièvre vers la côte, vers Jugon et vers Moncontour. C’est la vocation de notre communauté de communes, notamment lorsque les pays, et plus particulièrement le Pays de Saint-Brieuc, auront disparu après 2014. Chacun comprend que ce regroupement exige des efforts de chacun en fonction de son histoire, de ses compétences et de sa gouvernance. Ces efforts doivent être partagés.
Mais cette mutation peut-elle se faire sans les citoyens ? Nous ne le croyons pas. En 2014, pour la première fois, grâce à la réforme territoriale, les citoyens pourront faire le choix de leurs conseillers communautaires. Dans chaque commune, les listes candidates devront faire mention des conseillers municipaux qui seront également, s’ils sont élus, des conseillers communautaires. C’est un progrès car les compétences des communautés de communes sont telles que les Conseillers communautaires doivent être élus directement par leurs concitoyens, et non uniquement par leurs pairs. C’est un progrès pour la démocratie.
Stéphane de SALLIER DUPIN – Yves CLEMENT, Véronique DELAITRE, Rosanne MAHE