L’été de la dette

A l’heure où nous écrivons, les questions de la dette américaine et de la dette grecque sont momentanément traitées. Qu’en sera-t-il à l’heure où vous lirez cette chronique ? Nul ne le sait.

Si l’emprunt a été souvent une bonne solution pour engager des investissements nécessaires aux générations à venir, l’addiction à l’emprunt telle qu’elle est vécue en Occident depuis plusieurs dizaines d’années se révèle un danger réel pour les générations qui en hérite.

L’emprunt est un instrument financier qui n’est ni bon, ni mauvais. L’excès d’emprunt, une dette excessive, sont en revanche un mal qu’il faut payer à terme. C’est le cas des Etats-Unis dont la dette est détenue en grande partie par la Chine, le cas de la Grèce que l’Europe tient à bout de bras, le cas de nos voisins méditerranéens, et, pourquoi ne pas le dire, le cas de notre pays dans lequel les majorités successives se battent les unes contre les autres pour savoir laquelle a le plus accentué cette dette. Voilà une œuvre collective dont personne ne veut de la paternité… et pourtant elle est aussi collective.

La dette collective se lit aussi à l’échelle des collectivités et plus particulièrement de notre ville de Lamballe.

Depuis le début du mandat, la majorité a augmenté la somme de la dette de 7% pour atteindre en 2010 le montant  de 25 600 000 euros. Depuis 2008, ce montant, qui devrait être maîtrisé, a augmenté de 1 680 445 euros. On va nous répondre que cet emprunt correspond à des investissements. Mais on oublie qu’il provoque chaque année environ 1 million d’euros d’intérêts pris sur notre budget de fonctionnement. Un million d’euros, c’est 7,5 % de notre budget de fonctionnement. Lorsque la ville dépense 100 euros de fonctionnement, il donne 7,5 euros à la banque pour régler l’intérêt de la dette dans un contexte où les taux d’intérêt sont bas. Qu’en sera-t-il demain quand ces taux auront augmenté ?

L’excédent du budget de fonctionnement permet de nourrir le budget d’investissement de l’année suivante. Plus cet excédent est important, moins le recours à l’emprunt est nécessaire. Plus cet excédent est grevé par l’intérêt de la dette, plus le recours à l’emprunt est important et… plus le montant des intérêts à payer l’année suivante est lourd…

Nous voyons bien, qu’à tous les échelons, nous sommes arrivés au bout d’un système et qu’il nous faut réinventer une autre façon de gérer la dépense publique. C’est un vrai défi de génération. Si le mot développement durable a un sens, il ne s’applique pas uniquement aux questions environnementales ou sociales, il s’applique également dans le domaine économique et financier afin que nous laissions à nous successeurs une collectivité financièrement vivable. « Nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants » aurait dit Saint-Exupéry. Cette phrase a aussi un sens quant à notre système financier.

 

Stéphane de SALLIER DUPIN –Yves CLEMENT- Véronique DELAITRE-Rosanne MAHE

 

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