Monsieur le Président,
« Il est primordial que l’environnement réglementaire et administratif soit simplifié et puisse faciliter et encourager les initiatives des entreprises (et les exploitations agricoles). Nous souhaitons que ce dispositif PADUS n’entrave en aucun cas le développement économique et rappelons que le développement durable passe également par un environnement règlementaire et administratif simplifié et stable »,
« Nous veillerons à ce que le PADUS/DURABLE, outil d’aide à la décision, n’entre pas en contradiction avec les principes retenus dans le futur Pacte d’avenir de la Bretagne. La nécessaire simplification administrative doit être en cohérence et apparaître clairement au sein de ces 2 documents. ».
Ce n’est pas moi qui le dit, mais la CCI Bretagne lors de l’examen de ce bordereau par le CESER.
Les temps changent et l’exigence de simplification a réussi à rentrer, parfois de force, dans le champ du débat public. Le Président de la République lui-même a dû prendre acte de cette réalité en appelant de ses vœux un véritable « choc de simplification ». En Bretagne, au cœur de la crise que nous vivons, cette exigence est prégnante depuis 8 semaines, « moins d’impôts », certes, mais aussi « moins de paperasses, moins de contraintes ».
Seulement, provoquer un « choc de simplification », ce n’est pas simple ! Pourquoi ? Et nous le voyons bien à travers ce document PADUS.
Lorsque le train administratif est parti à grande vitesse sur ses rails, il est très difficile de le ralentir, voire de l’arrêter.
On voit bien là que l’idée même de développement durable qui, après avoir été détourné pour ouvrir des champs nouveaux à l’augmentation de l’impôt (écotaxe), est détourné cette fois-ci pour nourrir un processus administratif qui ne demande, par nature, qu’à grossir.
Nous avons tous le sentiment qu’à l’image de l’univers, la complexité, et notamment la complexité administrative s’accroit à l’infini. Certains d’entre nous ont le sentiment que les nouveaux concepts du moment (le développement durable, l’économie circulaire), fussent-ils stimulant intellectuellement, sont des proies faciles pour des élus et des administrations qui n’ont n’en a jamais assez de produire des rapports à l’audience plus que limité. Il y a en cela une sorte d’économie administrative circulaire. Traduisez « qui tourne en rond ».
La complexification est souvent la réponse de celui qui a du mal à se fixer un cap pour gouverner. Or, plus la situation est compliquée, plus le cap doit être simple.
Pardonnez-moi de citer une nouvelle fois le général de Gaulle dans ses Mémoires de guerre. Nous sommes en 1941. « Vers l’Orient compliqué
Notre Orient à nous n’est-il pas la crise sans précédent que vit la Bretagne. Quant aux idées simples, nous ne les retrouvons pas dans ce document. Sera-t-il vraiment durable ? Nous ne le souhaitons pas et nous votons contre ce projet.