Le jeudi 24 mars, je suis intervenu au Conseil régional de Bretagne pour évoquer le déploiement de la fibre optique en Bretagne. Voici mon intervention.
Monsieur le Président,
Un mot sur le déploiement de Mégalis.
Nous adhérons bien sûr à l’objectif technologique qui est le nôtre, collectivement, à savoir la fibre et le Très Haut Débit pour tous les Bretons.
C’est le calendrier et donc le mode opératoire qui nous interroge. Le calendrier proposé est en 3 phases.
Une phase 0 qui n’est pas de notre ressort et qui concerne les agglomérations bretonnes avec un déploiement à la charge des opérateurs ouvrant 10% du territoire et 40 % de la population. Brest, Concarneau, Douarnenez, Fougères, Guingamp, Lannion, Lorient, Morlaix, Quimper, Rennes, Saint Brieuc, Saint-Malo, Vannes et Vitré.
Une phase 1 pour 240 000 habitants – 13 villes et 131 secteurs ruraux
Cette phase 1 de 2014 à 2018 s’organise en deux tranches :
- 2014-2016 pour 4 villes et 28 secteurs ruraux
- 2016-2018 pour 9 villes et 130 secteurs ruraux
Cette phase 1 sera suivie
- d’une phase 2 de 2019 à 2023 pour 400 000 habitants et
- d’une phase 3 de 2024 à 2030 pour 627 332 habitants
Chaque commune doit savoir dès maintenant le moment auquel elle bénéficiera du Très Haut Débit par la Fibre. Cela ne me semble pas être le cas actuellement.
Ces deux ultimes phases couvrent plus d’un million de Bretons soit un tiers de la population. Parmi ceux-ci nombre de Bretons dont l’EPCI va fusionner avec des EPCI qui seront déjà servis. Comment cela va-t-il se passer ?
Que proposons nous pour eux. Savoir attendre ? Pour certains d’entre eux une montée en débit permettant d’accroitre le débit sans atteindre le niveau du haut débit pourrait être une solution transitoire acceptable.
Ce projet est un véritable course contre la montre car l’accès au Très Haut Débit est réellement discriminant pour un territoire selon qu’il y accède tôt ou tard.
Dès que plus de 50% des Bretons accéderont au Très Haut Débit, ce qui devrait être le cas dès 2018. Les autres se sentiront écartés. C’est inévitable et les élus feront l’objet d’une véritable pression de la population. Nous l’avons vécu avec l’ADSL et la question des zones blanches. Nous risquons de le vivre à la puissance 10 avec le Très Haut Débit.
Si nous comprenons aisément que le déploiement matériel de la fibre demande de véritables délais, nous pensons qu’il faut faire plus en terme de montée en débit. Les projets de montée en débit nous semblent insuffisants pour pallier à cette discrimination des territoires. Imaginez-vous des parents dire à leur ado de 15 ans qu’il faudra attendre 2030 pour accéder à un débit supérieur à ce dont il dispose.