Intervention de Stéphane de Sallier Dupin
Conseiller régional de Bretagne – Conseiller municipal de Lamballe
Vice-Président de la Commission Solidarités
Extrait de la discussion relative au Plan Régional Santé-Environnement
Session du Conseil régional de Bretagne – Décembre 2010
Monsieur le Président,
Nous sommes saisis pour avis du Programme Régional Santé-Environnement et notre groupe votera l’avis qui nous est proposé. Je souhaiterais néanmoins attirer l’attention de notre assemblée sur deux ou trois points.
Il est toujours très frustrant de saucissonner un programme régional de santé en Programme Régional Santé-Environnement d’une part, Programme Régional de Santé au Travail d’autre part.
Je vous propose d’illustrer les limites de ce saucissonnage.
En ce qui concerne les questions de santé lié aux conditions de travail, je reprends les propos sur lesquels nous avons échangés en commission, nous sommes contraints d’attendre le prochain Plan Régional de Santé au Travail pour évoquer la douloureuse question des Troubles Musculo-Squelettiques. Il aurait été intéressant d’avoir une vision globale intégrant, les questions environnementales mais aussi intégrant les questions de condition de travail.
Autre illustration de ce saucisson ou de ce saucissonnage… la question alimentaire.
Le document n’aborde l’alimentation que sous l’angle des risques chimiques. Ce qui, entre nous, ne soutient pas les efforts d’image de nos industries agro-alimentaires.
Je cite page 2 « l’alimentation constitue une autre voie majeure d’exposition au risque au risque chimique car les sources de contamination sont nombreuses et interviennent aux différentes étapes de fabrications des aliments ».
Avec un constat uniquement orienté vers les risques chimiques qui n’ont jamais été autant contrôlés, autant maîtrisés dans notre industrie agro-alimentaire, la conclusion est écrite d’avance « Il faut encourager et accompagner la prise de conscience écologique, notamment le développement du bio. » et le PRSE de proposer, très naturellement, le développement des repas bio dans nos structures de restauration collective.
J’ai toujours un doute quand on a la prétention d’accompagner la conscience de nos concitoyens.
Je n’ai rien contre le bio mais celui-ci ne doit pas être exclusif. Comme beaucoup de bretons, je consomme bio pour certains produits et pas pour d’autres. Il n’y a pas d’exclusive. Je revendique le bio choisi, c’est le lait de mon collègue Hervé Guélou, et je conteste le bio imposé.
Et c’est là qu’est mise en lumière la limite du saucissonnage.
Rien sur les équilibres alimentaires qui ne sont pas liés à l’Environnement mais à nos comportements. Je suis convaincu qu’il est aujourd’hui urgent de travailler sur la question des comportements alimentaires. Il est toujours plus facile de s’attaquer à ceux qui produisent les produits alimentaires que de se poser la question de savoir « Est-ce que la façon dont je mange est seine ? »
Nous voterons ce texte mais il était bon de souligner certaines limites de l’exercice du fait de ce saucissonnage.