Monsieur le Président,
Je voudrais vous parler du Plan Régional de Santé. Dans le Rapport d’Orientation Budgétaire que vous nous proposez, vous nous rappelez l’avis qu’il nous faudra donner sur ce plan.
Vous évoquez également « les principes et modalités de l’intervention de la Région dans le cadre d’une politique revisitée, mettant l’accent sur trois enjeux prioritaires : la santé des jeunes, l’équité territoriale et sociale, et l’approche environnementale. »
Tout comme dans le Plan Régional de Santé, il manque dans cette politique régionale revisitée un point important. C’est la santé au travail, et plus particulièrement la question de la lutte contre les TMS, qu’il nous faut prendre à bras le corps.
A l’initiative d’élus comme le Député Marc LE FUR, l’Etat s’y est engagé fortement de façon expérimentale dans les secteurs de Lamballe-Loudéac, Pontivy ou Ploërmel. Avec la CARSAT, L’Etat a engagé une importante action de sensibilisation des médecins libéraux. Xavier BERTRAND, Ministre du travail, de l’emploi et de la santé a décidé de consacrer un million d’euros à ce programme breton et notamment à la lutte contre les points noirs dans l’entreprise.
Il faudra que cette action pilote bretonne figure dans le Plan Régional de Santé.
Mais il faut également que la Région se saisisse explicitement de cette question. Elle le fait souvent déjà en accompagnant les entreprises qui modernise leur outil de production. Elle le fait en travaillant sur la formation.
Alors, pourquoi ne pas en faire un axe majeur de notre politique de santé ? Et pourquoi ne pas le dire et participer à cette campagne publique qui sort ses maladies et ses malades de l’ombre ? Pourquoi ne pas demander à l’Etat, malgré l’existence d’un Plan Régional de Santé au Travail, que l’axe des TMS soit également inscrit au Plan Régional de Santé ? Pourquoi ne pas mettre la santé au travail et la lutte contre les TMS au cœur de notre « politique régionale de santé revisitée » ?
La Fondation Terra Nova, qui est parfois votre machine à penser ou à dépenser, vous dit. « Il faut abandonner le monde ouvrier et nous porter vers les jeunes, les femmes, les « minorités », les diplômés… » C’est signé Olivier FERRAND, rien à voir avec notre Richard FERRAND, enfin j’espère.
Eh bien, Monsieur le Président, ensemble, prenons ces bobos parisiens à contre pied. Mettons les ouvriers au cœur de notre politique de santé et disons-le. Ces ouvrières et ouvriers qui, à 40 ans, ne peuvent plus exercer leur métier parce que leur poignet, leur coude ou leur épaule ne leur permettent plus.
L’Etat et la Région, main dans la main, pourrait mettre en œuvre un grand chantier dans ce domaine. L’enjeu est important, pour les travailleurs, pour leurs familles, pour les entreprises, pour la Bretagne.
Il semble en effet que les travailleurs soient bien oubliés en ce moment.Il ne faudra pas s’étonner qu’ils aillent chercher de l’aide et du réconfort chez ceux qui parlent haut et fort. Au delà de l’interet partisan c’est l’intéret de tous les citoyens qui doit primer. La main d’oeuvre de nos entreprises est un des grands moteurs de la région n’en faisons pas des exclus….