Monsieur le Président,
Vous nous proposez un rapport d’étape du Plan Bâtiment Durable Breton lancé le 29 avril 2013.
Si nous partageons une partie du diagnostic que vous nous proposez nous ne pouvons pas partager la méthode que vous avez mise en place.
Je passe volontairement sur les propos convenus de la vulgate du moment sur la planète pour en venir au constat concret
– Oui, la question de la facture énergétique est une vraie question pour les familles bretonnes. Elle est concrète.
– Oui, l’encouragement aux économies d’énergie est une façon intéressante de faire de l’écologie positive et non de l’écologie punitive, version écotaxe.
– Oui, les économies d’énergie sont sans doute un gisement de développement pour un secteur du bâtiment en crise
– Oui, la difficulté des économies d’énergie sont encore plus prégnantes dans la rénovation que dans la construction en neuf.
Mais quels sont les obstacles concrets auxquels se heurtent les Bretons lorsqu’ils ont un projet d’aménagement de leur logement pour réaliser des économies d’énergies.
Ces obstacles sont de trois ordres :
– L’accès au financement
– L’accès à des artisans formés à ces nouvelles techniques
– L’accès aux dispositifs d’aides qui s’accumulent et s’entassent.
Si le financement des travaux est compliqué à rassembler, est-ce vraiment en multipliant les tiers financeurs, régionaux ou locaux, que nous arriverons à faciliter et à simplifier les choses ?
Si l’accès à des artisans formés est difficile, la Région fait-elle les efforts nécessaires pour remédier à cette question ? La formation n’est-elle pas au cœur des compétences obligatoires de la Région, plus que le logement ?
Si l’accès aux dispositifs d’aides qui s’entassent est de nature à faire reculer les familles, est-ce la vieille méthode du guichet unique qui pourra le résoudre en créant finalement une strate supplémentaire, pas pour le candidat à cette aide, mais pour la même personne qui est aussi contribuable et qui devra payer cette structure via l’impôt ?
Je crois que ce plan en reste aux vieilles méthodes, dans le domaine du logement comme dans d’autres.
J’ai eu ce débat avec Mme LE MARRE en commission. Nous avons commencé par laisser chaque strate administrative lancer sa propre politique du logement parce qu’il fallait que chaque élu puisse dire un mot ou couper un ruban sur un sujet aussi important pour nos concitoyens que le logement. Puis, et c’est parfois la vertu des élections, nous nous sommes rendus compte de l’extrême complexité du système mis en place et de son caractère illisible. Nous avons alors choisi de ravaler la façade de l’ensemble des dispositifs à partir d’un enduit unique que l’on appelle « guichet unique ». Il ne s’agit pas de simplification mais ripolinage. Je crois que cela n’est pas suffisant, et pour le citoyen, et pour les finances publiques, donc pour le contribuable.
On nous a promis un choc de simplification. Jusqu’ici, nous avons eu le choc mais pas la simplification. Je crains que ce Plan Bâtiment Durable Breton, malgré la justesse partielle du diagnostic de départ, soit ni un choc, ni une démarche de simplification.
Vous oubliez encore une chose :
quand vous avez obtenu un financement (subventions) le délai pour l’obtenir est très long, et il faut souvent financer d’abord, les artisans ne peuvent pas toujours attendre le bon vouloir de l’Administration;